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Peut-on vraiment faire confiance aux accusés de lecture, de réception et aux rappels de message ?

Aujourd’hui, nos conversations ne se font plus seulement de vive voix, mais par messages écrits envoyés à toute heure du jour et de la nuit. Dans ce contexte, les accusés de réception comme les read receipts (lu), les delivered receipts (livré), et les fonctions de rappel de message sont devenus des indicateurs rassurants.

Mais que valent réellement ces options? Sont-elles fiables? Est-ce qu’un courriel « lu » l’est vraiment? Peut-on vraiment rattraper une erreur grâce au rappel de message? Dans cet article, nous démêlons le vrai du faux et l’on se penche sur la fiabilité de ces outils.

L'accusé de lecture : une confirmation à prendre à la légère

Quand vous demandez un accusé de lecture dans Outlook ou d’autres systèmes de messagerie professionnels, le concept semble simple : le destinataire lit le message, vous recevez une notification.
En réalité, ce n’est pas aussi automatique.

Pourquoi est-ce peu fiable :

  • Consentement requis : La majorité des clients de messagerie (comme Outlook, Thunderbird ou Apple Mail) demandent à l’utilisateur s’il souhaite envoyer l’accusé de lecture. Beaucoup cliquent sur non, soit par réflexe, soit par souci de confidentialité.
  • N’est pas supporté partout : Gmail, par exemple, prend en charge les confirmations de lecture seulement dans certaines configurations professionnelles (Google Workspace) et encore, cela dépend des paramètres d’administrateur.
  • Filtres anti-tracking : Certaines solutions (ou extensions) bloquent les requêtes automatiques d’accusés de lecture par mesure de sécurité ou pour éviter le suivi.

 

La confirmation de lecture est un outil passif et facultatif. Si vous en recevez une, tant mieux. Sinon, silence radio ne veut pas dire que votre message a été ignoré.

L'accusé de réception : message reçu... par le serveur

L’accusé de réception (delivered receipt), souvent confondu avec celui de lecture, signifie simplement que le message a été accepté par le serveur de messagerie du destinataire. Cela ne veut donc pas dire qu’il a été vu, ni même que la personne est au courant de son existence.

Ce qu’il faut comprendre :

  • Cela ne garantit pas que le message est arrivé dans la boîte de réception. Il peut être redirigé, classé automatiquement ou même atterrir dans les pourriels.
  • Il ne tient pas compte des règles de messagerie personnalisées (filtres, réacheminements, etc.).
  • Ce n’est pas une fonctionnalité fiable à 100% sur toutes les plateformes. Certains serveurs n’envoient aucun accusé même si le message a bien été reçu.
  • Livré ne signifie pas vu. Le message peut rester longtemps dans la boîte courriel sans être ouvert.

 

Reçu veut simplement dire acheminé. Pas consulté ni même visible. Donc oui, le message est « livré », mais ça ne veut pas dire grand-chose sans contexte.

Le rappel de message : trop beau pour être vrai ?

Oulook offre une fonction bien connue : le rappel de message. Vous avez envoyé un courriel trop vite ? Mauvais destinataire ? Petite panique ? Cette option vous promet de faire disparaître le message de la boîte de réception du destinataire. Mais cette option n’est pas aussi efficace qu’on pourrait le croire.

Ce qui limite son efficacité :

  • Fonctionne seulement si le destinataire utilise Outlook ET est sur le même environnement Microsoft Exchange.
  • Le courriel ne doit pas avoir été ouvert. Si le destinataire clique avant vous, il est trop tard.
  • Une notification est souvent laissée indiquant qu’un rappel a été tenté, ce qui peut créer de la confusion pour le destinataire.
  • Le rappel ne supprime pas les versions déjà transférées ou archivées et il est complètement inutile si le message a été lu sur mobile via une application non compatible.

 

Le rappel de message fonctionne dans un cadre très spécifique… et encore, rien n’est garanti.

En conclusion

Les accusés de lecture, de réception et les rappels de message dans les courriels peuvent donner un certain confort, mais ils sont loin d’être parfaits. Leur bon fonctionnement dépend de la plateforme utilisée, des paramètres du côté destinataire, et même du timing.

À retenir :

  • L’accusé de lecture dépend du bon vouloir du destinataire.
  • L’accusé de réception ne prouve qu’un passage technique, pas humain.
  • Le rappel de message est une fonctionnalité fragile et très limitée. Il ne fonctionnera pas dans la plupart des cas.

 

Alors, sont-ils utiles ? Oui. Sont-ils fiables à 100% ? Non. Il est donc important de ne pas compter sur ces outils pour gérer des situations critiques. Quand c’est vraiment important, un appel ou un suivi direct reste la méthode la plus fiable.